Malgré les recommandations de la conférence de consensus « Grossesse et tabac » (Lille 2004) et celles de la HAS, le bilan du sevrage tabagique lors de la grossesse est bien moins bon en France que dans les autres pays européens. On a pendant trop longtemps répété qu’il est préférable de fumer quelques cigarettes que de se stresser ! Et certains professionnels de santé déconseillent trop souvent les substituts nicotiniques à un moment où les hormones de grossesse en augmentent le besoin.
Si certaines femmes anticipent et viennent consulter dès qu’elles ont un projet de grossesse, la plupart ne viennent qu’à l’annonce de la grossesse… voire à la fin ! La prise en charge est d’autant plus complexe que le profil de ces femmes qui ont du mal à arrêter le tabac est souvent bien particulier, avec des parcours difficiles, abandon, maltraitance, violences conjugales ou professionnelles, précarité, etc. L’objectif est alors de reconsidérer le passé ou le contexte actuel, de les aider à prendre du recul et de travailler sur la parentalité. Arrêter le tabac est pour certaines un deuil à faire, et on retrouve volontiers une carence affective et un besoin d’être accompagnées pendant la grossesse.
C’est l’occasion pour elles de parler de leurs émotions et de leur vécu, et « notre équipe pluridisciplinaire peut leur proposer tout un panel de soutien, social, psychologique, nutritionnel en fonction de leurs besoins et de profiter de cette période de la grossesse pour faire un travail de fond qu’on poursuit si nécessaire après l’accouchement », détaille Cathy Meier (sage-femme tabacologue, Pau).
« Malgré le remboursement de 150 euros pour les femmes enceintes, de nombreuses patientes ne peuvent avancer les frais. Aussi, depuis 2006, suite à un financement de l'INCa, la sage-femme tabacologue de Pau délivre le traitement complet pour la patiente et son conjoint du début de la grossesse jusqu’au 3e mois de vie du bébé ».
D’après un entretien avec Cathy Meier, sage-femme tabacologue, Pau
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