QDM : Quel est le message que vous avez à cœur de délivrer ?
Un message essentiel, le sevrage effectué par le médecin généraliste est possible, il est efficace pour les patients et apporte valorisation et beaucoup de satisfactions aux médecins. D’après mon expérience professionnelle de 15 ans, qui n’est pas celle d’un tabacologue mais celle d’un généraliste, parmi les 20 à 30 patients que j’ai suivis, 80 % sont sevrés à 6 mois.
QDM : quels outils utilisez-vous ?
L’abord est totalement personnalisé, il repose sur les techniques de l’entretien motivationnel. J’adapte la prescription des traitements médicamenteux et des substituts nicotiniques aux besoins des patients. Dans ma pratique, le recours aux substituts nicotiniques a diminué avec le temps et ils ne représentent plus que 20 % de mes patients en sevrage tabagique. Le nœud du succès c'est avant tout la motivation ! Le travail sur la motivation et sur le mal-être de la personne, l’établissement d’un plan de changement sont les moteurs du sevrage.
Comment se déroulent les consultations ?
Il s’agit de consultations entièrement dédiées au sevrage tabagique, avec un travail sur la motivation à moyen et long terme. On effectue avec le patient un travail préalable sur sa motivation partir du conseil minimal, et s’il souhaite aller plus loin, une consultation dédiée lui est proposée. Le fumeur remplit auparavant le dossier édité par l'INPES et la Société française de tabacologie, à partir duquel nous allons dialoguer dans une ambiance de coopération, côte à côte et non face à face. Il s’agit de s’enquérir de ce qu'il a découvert en remplissant ce questionnaire. L’analyse des réponses au dossier dans un second temps permet de construire avec le patient son projet de sevrage.
Toute la démarche est centrée sur la personne et son ressenti et non sur sa consommation de tabac ; elle ne se limite pas au sevrage tabagique mais concerne son comportement, son vécu, le contexte, son histoire en tant que personne, des éléments incontournables pour la construction d'un projet. La clef de voûte est la confiance du patient envers son médecin.
D'après un entretien avec le Dr Éric Drahi, médecin généraliste à St-Jean-de-Braye (45), membre du collège de la médecine générale et de la Société française de documentation et recherche en médecine générale (SFDRMG).
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