Comment les médias grand public parlent-ils du tabac ? Et quels messages peuvent y délivrer les tabacologues ? Ces deux questions seront au cœur d’une session du congrès à laquelle prendront part deux journalistes spécialisées dans la santé : Anne Prigent du Figaro et Viviane Jungfer, journaliste de télévision. « C’est le professeur Ivan Berlin qui nous a sollicitées. Il souhaitait qu’on puisse expliquer notre travail, indique Anne Prigent. En effet, il y a parfois une certaine incompréhension entre les journalistes et les professionnels de santé, en particulier les tabacologues. Ces derniers ont, pour certains, l’impression que leurs propos ne sont pas bien relayés ou mal compris ».
Durant cette session, Anne Prigent va donc expliquer comment un quotidien comme le Figaro, qui a tous les jours une page médecine-science, choisit ses sujets. « Je vais dire pourquoi on parle de telle étude plutôt que telle autre, pourquoi on sollicite des tabacologues et dans quel but. Nous avons, au Figaro, parmi nos lecteurs bon nombre de médecins mais on s’adresse aussi et surtout à un public plus large. Ce n’est pas un journal médical », explique la journaliste, en citant l’exemple d’un article récent. « Le point de départ était la publication d’une étude qui montrait qu’arrêter de fumer pendant la grossesse n’empêchait pas de rechuter ensuite. J’ai appelé un médecin tabacologue qui m’a longuement commenté cette étude, en m’expliquant qu’elle avait diverses faiblesses. Ce qui était vrai. Mais plutôt que de parler des limites de cette étude, j’ai plutôt axé mon papier sur un message général sur la grossesse et le tabac. Quand une étude importante et de grande qualité sort, on en rend compte bien sûr. Mais souvent les études ne sont pas toujours retentissantes. Et on s’appuie alors sur elles pour trouver un angle qui, selon nous, va intéresser nos lecteurs ».
Certains tabacologues reprochent aussi aux médias trop d’enthousiasme en faveur de la cigarette électronique. « Ils nous disent que, scientifiquement, il y a des incertitudes, que rien n’a été validé par la médecine basée sur les preuves. C’est vrai mais, tout en restant prudent, cela ne doit pas nous empêcher de parler de la cigarette électronique qui est utilisée par un très grand nombre de personnes en France semblant y trouver un certain nombre d’avantages », indique Anne Prigent.
D’après un entretien avec Anne Prigent, journaliste santé au Figaro
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