Le pharmacien a toute sa place dans la lutte contre le tabagisme comme acteur de premier recours, en particulier chez les adultes en bonne santé qui consultent peu les médecins. Son action s'inscrit dans une complémentarité entre différents professionnels de santé.
Avec 4 millions de personnes par jour fréquentant une des 21 500 officines française, le pharmacien, qui connaît généralement bien les personnes, leur environnement, leur dossier pharmaceutique et leurs antécédents est particulièrement bien placé pour conseiller, orienter voire prendre en charge le sevrage tabagique. Par contre, s'il peut délivrer librement les substituts nicotiniques, ils ne sont pas dans ce cas pris en charge par l'Assurance-maladie, contrairement à ceux prescrits par les médecins, sages-femmes… etc. De plus en plus de pharmaciens s'intéressent au sevrage tabagique et obtiennent des formations complémentaires par le biais d'un diplôme universitaire (DU).
« Nous sommes à une époque charnière pour le métier de pharmacien », se félicite la Pr Marie-Pierre Sauvant-Rochat (Clermont-Ferrand). « La loi HPST de 2009 a intégré des missions d'accompagnement, d’éducation pour la santé et d'éducation thérapeutique du patient dans l'exercice officinal ; elles se déclinent naturellement par des actions de santé publique comme l'est le sevrage tabagique. La rémunération des pharmaciens qui se fait actuellement "à la boîte de médicaments" - en dehors de quelques actes de conseils et d'accompagnement - pourrait à terme évoluer comme dans les pays anglosaxons vers une rémunération à l'acte pour certaines activités d'accompagnement ».
En France, toute une réflexion sur l’évolution de l’exercice officinal est engagée ; le rôle des pharmaciens dans le sevrage tabagique peut être renforcé.
D'après un entretien avec le Pr Marie-Pierre Sauvant-Rochat, département santé Publique et environnement (Clermont-Ferrand)
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